Langue, environnement et culture : les enjeux de la recherche pluridisciplinaire pour un développement durable des territoires

Les thèmes de la langue, de l'environnement et de la culture sont fréquemment abordés de manière distincte et séparée pour montrer comment ils structurent les territoires et les communautés humaines. Même si des efforts ont été faits depuis quelques décennies pour tenter d'intégrer ces divers regards, les approches disciplinaires priment encore trop souvent sur l'étude des interactions. Or, quand il s'agit d'étudier des systèmes sociaux dans leurs rapports à l'environnement, on achoppe sur la complexité des liens qu'entretiennent langue, nature, culture, écologie et géographie. La connaissance de ces interactions est pourtant un passage obligé pour qui veut mettre le plus d'atouts dans son jeu. Si l'intérêt de recherches disciplinaires approfondies reste indéniable, les nouveaux enjeux de ce qu'on appelle aujourd'hui la globalisation rendent l'identification des relations entre les divers systèmes en présence plus nécessaire que jamais. Faute de l'avoir perçu, certaines tentatives de développement ressemblent à des essais de « transplantation d'organes » qui se solderaient par des rejets. Pour que la greffe prenne, il est nécessaire d'identifier au préalable les aspirations des sociétés et leur attitude face aux évolutions environnementales, économiques, spatiales et culturelles, que ces évolutions soient d'origine interne ou imposées par des contraintes extérieures. S'appuyant généralement sur les résultats de recherches disciplinaires, des actions d'aide et de solidarité internationale ou des programmes de développement économique, qui peuvent émaner d'opérateurs internationaux, méconnaissent ainsi trop souvent les réalités politiques, culturelles et naturelles des territoires qu'ils sont censés dynamiser. Ainsi, une innovation agronomique techniquement parfaite pourra être rejetée par ses destinataires si elle entre en conflit avec des traits culturels contradictoires. Devant une succession d'échecs et de semi-réussites notoires, il est de la responsabilité des chercheurs d'apporter leur contribution aux « décideurs » par de nouveaux types d'analyses qui intègreront les résultats des travaux des sciences humaines et environnementales dans une optique pluridisciplinaire. L'objectif du colloque international, co-organisé par le CNRST (Burkina Faso), l'université d'Orléans et l'IRD (France), en droit fil d'un programme de recherche commun résolument interdisciplinaire, RADICEL-K (Recherche Aide Développement : Interactions Culture Environnement Langues-Kénédougou), est de démontrer l'intérêt de la pratique interdisciplinaire. Entièrement consacré aux liens et interactions qui peuvent exister entre les différents champs des sciences de l'homme, de la société et de l'environnement, le colloque interroge en outre la notion de développement et a pour ambition de croiser les regards disciplinaires et les approches entre chercheurs du Sud et du Nord. A vocation largement internationale, il est ouvert à l'ensemble du Burkina Faso et à la sous-région, dès lors que les thèmes des communications proposées se situent à l'interface des disciplines et des notions mobilisées. Il s'adresse ainsi à l'ensemble des chercheurs et opérateurs d'aide au développement de l'Afrique engagés dans une réflexion interdisciplinaire.

   

Les organisateurs

 

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